Malheureusement, encore aujourd’hui, beaucoup d’exécutifs ne prennent pas assez au sérieux l’importance de la menace informatique. Pour plusieurs, ce qui est virtuel est “irréel” et ce qui est irréel ne fait pas mal. Faux! Loin de moi la pensée que ces têtes d’entreprises ne comprennent pas que la menace est réelle. Je dirais plutôt que tant qu’elle ne frappe pas directement, elle est sous-estimée.
Tel que le mentionne Benoit Grenier dans son article Les CEO et l’angle mort des cybercrimes :
Les menaces informatiques et médias sociétaux sont croissantes, innovantes et peuvent affecter sérieusement le chiffre d’affaires, l’image, la réputation, la croissance ou même la survie des entreprises et organisations.
Il y est indiqué que là où le bât blesse, ce sont dans les communications et perceptions des différents joueurs dans l’entreprise. Comme tous ne parlent pas le même langage, il est difficile de s’entendre sur un principe commun. Le CEO parle de vision d’entreprise et de stratégie d’affaires avec sa propre définition de ce qu’est la menace informatique dans le cadre du risque corporatif. Pour le CFO, sa définition a une connotation beaucoup plus financière dans le sens de $$ dépensés plutôt qu’investis donc sans ROI. Le CIO la voit comme un autre dossier à gérer, des données à compiler et analyser, des mises à jour à effectuer, des budgets à justifier tout en se croisant les doigts que lorsque la menace se transformera en acte, elle ne frappera pas trop fort.
Malgré que la vulnérabilité des entreprises soit bien réelle, et plutôt que d’en venir à un consensus, beaucoup préfèrent jouer à l’autruche et se mettre la tête dans le sable pour mieux relancer la balle dans le camp de l’autre si l’attaque arrive. Le CEO blâmera le CIO de ne pas avoir été à la hauteur de ses responsabilités. Le CIO remettra la faute sur le CFO de ne pas lui avoir accordé le budget demandé. Le CFO justifiera sa décision par les chiffres et sur le compte de l’équipe de vente et ainsi de suite
C’est tout de même aberrant qu’en 2017 nous en soyons toujours au prise avec ce même problème qui existe partout sur cette terre, dans tous les domaines, et ce, depuis la nuit des temps : la communication. Comme quoi la fiction ne dépasse tant la réalité et la rejoint sur bien des points.